- Ne la fais pas attendre. On se voit dans la semaine pour organiser l’anniversaire de Mahée.
- Je passe demain, dit Boher. Hélas, pour lui, ce n’était pas pour lui parler de l’anniversaire de leur fille.
Ch.85 un inconnu vous ouvre la porte
Boher raccompagna Victoire jusqu’à chez elle.
- Merci pour tout, j’ai passé une excellente soirée, fit Victoire.
- Moi aussi, et j’ai appris plein de choses sur toi, dit Boher. Tu devrais te laisser aller plus souvent comme ce soir et rester naturelle.
- J’espère que ça va aller pour toi quand tu vas tout lui dire demain, fit Victoire.
- Je m’attends à ce que ce soit difficile, mais il est temps d’arrêter cette mascarade. Tu me fais passer tes contraventions à l’occasion. Et puis on s’appelle pour fixer une date.
- Laisse tomber, je plaisantais. Enfin, pas pour les contraventions mais pour le repas, dit Victoire.
- C’est toi qui vois. Mais l’autre jour, j’ai passé un super moment, avoua Boher.
- A bientôt, alors, dit Victoire.
- A bientôt.
C’est bizarre, il était presque déçu qu’elle ne veuille plus manger avec lui et qu’elle ne lui ait pas proposé un café comme l’autre fois, même s’il aurait refusé. Elle savait y faire avec les mecs, finalement. Mine de rien, il avait vraiment passé une excellente soirée. Le seul hic de la soirée, c’était que ça n’avait fait ni chaud, ni froid à Samia de le voir avec sa prétendue copine. Ils s’étaient embrassés plusieurs fois dans la soirée, elle lui touchait régulièrement les mains ou les cheveux et nada. Aucune réaction de sa part. Ça voulait bien dire ce que ça voulait dire : Samia n’en avait rien à faire de lui.
Le lendemain, comme il ne travaillait pas, c’est lui qui récupéra sa fille chez la nounou. Il la déposa chez julien pour avoir cette satanée conversation avec Samia. Il n’en avait rien dormi de la nuit. Tantôt, il lui faisait croire qu’il s’était séparé avec victoire, tantôt il lui avouait tout et le reste avec. Il fallait qu’il fasse table rase pour repartir sur des bases saines. Après advienne que pourra. Elle lui ferait la gueule un moment, un bon moment et puis ça lui passerait. Enfin, il l’espérait. Arrivé devant sa porte, il reprit sa respiration plusieurs fois puis se décida à sonner. Quelle ne fut pas sa surprise de se trouver nez à nez avec un mec.
- Excusez-moi, je venais voir samia, dit Boher avec étonnement.
- Je suis un ami de Samia. Entrez, elle est au téléphone, expliqua le jeune homme.
Qui ça pouvait bien être. Il ne l’avait jamais vu dans le quartier. A ce moment-là, il croisa le regard de Samia et comprit tout de suite qu’elle était mal à l’aise.
- Je m’appelle Gianni. On s’est rencontré avec Samia à Rome, raconta-t-il.
- Ah, balbutia Boher. Alors l’autre jour, il avait bien compris, elle avait rencontré quelqu’un là-bas. Mais ça n’expliquait pas ce qu’il faisait chez eux, enfin chez Samia.
- Excuse-moi, vous avez fait les présentations, demanda Samia.
- Oui, oui…fit Boher. (merde qu’est-ce qu’il pouvait dire maintenant, pas devant ce…)
- Si ça ne vous gêne pas, je vais mettre mes affaires dans la chambre, fit Gianni.
Ce n'était pas la peine de lui demander quelle chambre, boher avait deviné.
Une fois qu’il fut éloigné, ils reprirent leur conversation :
- C’est qui ce mec ? s’énerva Boher.
- Ecoute, c’est quelqu’un que j’ai rencontré à Rome la semaine dernière, expliqua Samia. Il se trouve qu’il a un rendez-vous cette semaine sur marseille alors je l’héberge.
- Mais bien sûr, fit Boher.
- Bien sûr quoi ? dit Samia.
- Il n’est pas un peu jeune pour toi, demanda Boher.
- Et toi tu as au moins dix ans d’écart avec victoire. Ça ne te gêne pas, le reprit Samia.
- Ce n’est pas pareil, répondit Boher.
- Oh d’accord, un homme peut se mettre avec une femme plus jeune mais pas l’inverse, remarqua Samia.
- Ce n’est pas ça, nia Boher.
- Alors c’est quoi ? demanda Samia.
Mais ils furent interrompus par Gianni.
- J’ai réservé au restaurant, on va être en retard, dit-il.
- De toute façon, j’allais partir, répondit Boher.
- Mais on n’a même pas parlé de l’anniversaire de Mahée, le reprit Samia.
- Je t’appelle demain pour en discuter, proposa Boher avant de s’enfuir.
Sur le chemin du restaurant, Gianni lui posa des questions :
- Il est un peu bizarre ce mec, c’est qui, demanda-t-il.
- Le père de mahée, répondit Samia.
- Oh alors je comprends il est jaloux, fit remarquer Gianni.
- Mais pas du tout, il a juste été surpris. Et il trouve que tu es trop jeune pour moi, se défendit Samia.
- Et toi, répliqua Gianni.
- Quoi moi ? demanda Samia.
- Tu me trouves trop jeune, continua Gianni.
- Là n’est pas la question, expliqua Samia. Je t’ai dit que je sortais d’une histoire difficile que je n’avais pas encore digérée.
- Avec ce mec, ajouta Gianni.
- Oui. Puis elle changea de conversation. On se dépêche, je meurs de faim.